Asselin. C et al., Ed. Digimind, juin 2007, 113 p.
1- Pour certains, le Web 2.0 n'est qu'un gadget, un pur phénomène de mode qui ne mérite pas que l'on s'y attarde. Pourtant, estiment les auteurs, «une évolution importante a bien eu lieu sur le web, quelque soit le nom que l'on lui donne».
Il est vrai, pensent-ils, que le web 2.0 ne constitue pas une rupture technologique ou sociale, mais plutôt un retour aux sources et une renaissance du web tel qu’il a été conçu à l’origine, les utilisateurs s’étant entre temps appropriés les modes de création et de diffusion. Mais il n’est pas moins vrai que les nouveaux produits et services associés au web 2.0 (mutualisation des connaissances, échange, travail collaboratif, interactivité, intelligence collective…etc.) ont réussi à repositionner l’internaute au coeur du système. Car, «des techniques de publications simples et souples comme les blogs, les plates-formes collaboratives de type Wiki, offrent des possibilités accrues de production, diffusion et consommation des contenus».
L’internaute devient ainsi co-créateur de nouvelles applications en ligne, initiant souvent de façon collective ou communautaire de nouvelles formes de relations numériques. En même temps, la tendance fait que l’on est en train de passer, grâce au web 2.0, d'une collection de sites web à une plateforme informatique à part entière, fournissant des applications web aux utilisateurs, et permettant aux internautes de devenir de véritables co-développeurs des applications.
Par ailleurs, le web 2.0 en permettant le passage de la notion de logiciel produit à celle de logiciel service,
facilite la mise en place d’interfaces souples et légères fondées sur les nouveaux standards et protocoles du Web, et libère le logiciel du PC. Une autre caractéristique du web 2.0 est le fait qu’il n’est plus limité à la plate-forme PC, mais vise notamment les «objets nomades» tels les téléphones portables ou les lecteurs portatifs audio.
2- En quoi donc le Web 2.0 se distingue-t-il de la vague précédente ?
Il s’en distingue par une de ses caractéristiques majeures, à savoir l’appropriation des contenus et des modes de diffusion par les internautes eux-mêmes, via des applications souples et légères. Paul Graham évoque même, à cet égard, le principe de démocratie du Web 2.0, c'est-à-dire «la superposition au réseau technique d’un réseau humain qui participe à la création et à l’enrichissement de contenus et services. L’internaute deviendrait ainsi consomm/acteur : à lui de produire, publier, diffuser, indexer, partager des contenus de tous types».
Par conséquent, pensent les auteurs, le Web 2.0 n'est pas une (ré) évolution ou un concept de dimension technologique, car ses applications s'appuient sur des technologies déjà existantes.
Autrement, «pour se structurer en réseau de bases de données et services collaboratifs, le web 2.0 utilise des technologies matures, âgées de 5 à 10 ans pour la plupart. L'évolution n'est pas tant dans la technologie elle-même que dans la façon de mixer ces technologies pour apporter des services et une ergonomie nouvelle à l'utilisateur».
Si le Web 2 n'est pas une révolution technologique en soi, la relative simplicité de mise en place de ses techniques et leurs coûts de programmation réduits expliquent le très fort développement que connaissent toutes ces applications. Et pour le veilleur et le chercheur d'information, ces applications sont riches, tant dans les possibilités offertes par leurs interfaces que dans le contenu diffusé.
Ainsi, simplicité, réactivité, personnalisation, souplesse, et mutualisation font partie des avantages les plus appréciables du web 2.0. Mais cette liberté de publication et de diffusion ne doit pas cacher les épineux problèmes de confidentialité, de sécurité et de traçabilité de l’information.
Il est vrai que le Web 2.0 pour la recherche et la veille n'en est qu'à ses balbutiements, mais il est aussi vrai, observent les auteurs, qu’avant qu'il ne digère complètement, par enrichissement, les ressources et les applications Web 1.0, «il convient de faire coexister ces 2 web dans les pratiques».
Rubrique « Lu Pour Vous »
14 octobre 2010