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«Défis du nouveau écosystème d’information»

Mercier. A, CREM, Université de Metz, 2011, 44 p.

Il est incontestable, note d’emblée cette étude, que l’avènement de l’information en ligne a bouleversé très tôt l’équilibre traditionnel et industriel du journalisme. Mais les effets de ce bouleversement se font encore sentir aujourd’hui «sous la double influence d’usages sociaux en invention permanente, et d’innovations technologiques qui se succèdent à un rythme qui rend hasardeuses bien des prédictions sur le futur exact de la presse et du journalisme».

Des nouveautés apparaissent, des transformations se font jour et des permanences demeurent même si elles sont chahutées. Tout semble peu ou prou en ébullition dans ce qui fonde l’écosystème de l’information : «Le contenu, les canaux de distribution, les contraintes géographiques, les valeurs de production, les modèles économiques, les approches régulatrices et les habitudes culturelles, changent tous au fur et à mesure que les technologies des nouveaux médias sont adoptées et adaptées par les usagers, souvent d’une manière inattendue».

Les médias numériques sont l’occasion aussi de «redéfinir les relations». Les nouveaux médias sont en train «de transformer les relations qui existent au sein des rédactions, celles entre les journalistes et avec leurs nombreux publics, à savoir les audiences, les annonceurs, les concurrents, les régulateurs et les sources de leurs informations».

Mais, note paradoxalement l’étude, «la question n’est pas celle des relations, mais de quelque chose qui serait mieux nommé dans le langage de la phénoménologie comme le web ‘étant dedans et avec’ ses usagers et vice versa. Dans cette perspective, les médias, en incluant internet, font partie du monde vécu des individus dont l’existence ne peut être perçue significativement comme isolée de ce monde vécu».

Ces constats valent autant pour les rédactions de médias traditionnels qui ont dû apprendre à mettre en ligne leur contenu, que pour les médias nés en ligne, médias NEL.

Ces médias NEL ont en effet développé des versions papier pour générer du chiffre d’affaire et renouer un lien traditionnel avec certains lecteurs qui fréquentent peu les sites. Médias NEL ou MEL (mis en ligne) affrontent les mêmes défis, mais pas avec les mêmes ressources, sachant que l’esprit pionnier règne quand même plus souvent chez les NEL.

Côté consommation d’information, les pratiques évoluent aussi très vite. Les blogs qui semblaient être l’avenir incontournable sont dépassés désormais par les réseaux sociaux. Les technologies mobiles renforcent chez certains le désir d’être informé partout. «L’information n’est plus seulement recherchée, elle est apportée, suggérée, par les proches, par les flux RSS, par les agrégateurs de contenu».

Le monde des médias et de l’information est donc en pleine ébullition. On peut retenir quelques facteurs clés de cette mutation en cours :

1°- Montée du discours critique contre la couverture médiatique des faits. La déontologie journalistique est ici régulièrement mise sur la sellette, ainsi que la qualité des informations produites.

2°- baisse tendancielle de la fréquentation des médias traditionnels, surtout chez les jeunes générations.

3°- Adoption irréversible de la consommation d’informations en ligne, l'internet ayant, pour la première fois, dépassé les journaux et magazines papiers comme support régulier d'informations des Européens.

Rubrique « Lu Pour Vous »

13 février 2014

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