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«Le principe d’innovation»

Le Déaut. J. Y et al., OPECST, Paris, novembre 2014, 163 p.

L’innovation n’est pas un mot magique, note ce rapport de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques. Elle ne se décrète pas et ne se constitutionnalise pas davantage. Au contraire, si elle doit être inscrite quelque part, «c’est dans nos mentalités, dans nos comportements, de manière à transformer la réalité grâce à elle». Elle peut s’inculquer dès le stade de l’éducation, puis lors de formations ultérieures.

Mais au moment crucial du développement de l’entreprise créée à partir d’une idée innovante et ambitionnant de se porter jusqu’à pleine réussite, «de nombreuses difficultés surgissent parmi lesquelles la raréfaction, fort à contre temps, des moyens financiers indispensables».

C’est la raison pour laquelle, il faut partir des grands besoins mondiaux et sociétaux. Il y aura, «nous le savons déjà, une augmentation de la population mondiale, un allongement de la durée de la vie, une urbanisation croissante, des tensions croissantes sur l’eau potable, la nourriture, l’énergie, les matières premières. Nous continuerons à avoir cette révolution numérique qui envahit et change beaucoup de problématiques. Nous avons aussi la certitude du changement climatique, même si l’on en ignore totalement les conséquences».

L’innovation est un écosystème, observe par ailleurs ce rapport. «On peut prendre l’image de la manière dont les poissons vont pouvoir se développer dans un aquarium : il faut le bon PH, la bonne lumière, la bonne salinité, la bonne nourriture».

Et le rapport de prendre un deuxième exemple, celui de l’aéronautique. «Grâce à quarante cinq ans de politique aéronautique ininterrompue en France, nous avons aujourd’hui le premier joueur mondial, alors que s’il n’y avait pas eu ce rôle de L’Etat, ce rôle des entreprises, cette main dans la main, non seulement nous n’aurions pas l’A 380, mais nous serions dans un système où Boeing règnerait sur l’ensemble. C’est l’exemple du temps long, d’une vision stratégique, non pas d’un Etat en l’occurrence, mais de quatre Etats».

C’est pour dire que les États sont responsables de l’écosystème, de la définition des paramètres et des conditions qui vont permettre de développer l’innovation.

Mais les Etats peuvent aussi ne pas avoir de rôle. Car «l’innovation est enfant de bohème et les Etats peuvent faire tout ce qu’ils veulent, les innovateurs font ce qu’ils veulent».

Rubrique « Lu Pour Vous »

23 octobre 2014

 

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