«La présence de la France dans une Afrique convoitée»
Lorgeoux. J et al., Rapport, Sénat, Paris, Octobre 2013, 501.
L’essentiel de ce rapport est centré sur dix priorités fondamentales pour relancer les relations entre la France et les pays africains «fondées sur des intérêts communs et un partenariat rénové» :
Première priorité : «Tenir un autre discours sur l’Afrique et définir une stratégie ambitieuse et cohérente : il s’agit de quitter le vieux récit sur une Afrique du passé, comprendre et mettre en valeur les mutations économiques en cours, développer un narratif plus juste des liens unissant la France à des pays africains qui ne sont pas seulement partie prenante de notre histoire, mais aussi des éléments clés de notre avenir».
Deuxième priorité : «Améliorer le pilotage de la politique africaine et la cohérence des actions menées sur le terrain».
Troisième priorité : Renforcer nos liens économiques avec l’Afrique qui décolle : «il faut désormais accentuer notre regard sur les opportunités économiques qu’offre le décollage d’une partie du continent africain».
Il s’agit ici, note le rapport de «structurer une démarche internationale par géographies et par secteurs, qui correspondent aux besoins des marchés africains, renforcer nos moyens de soutien aux entreprises dans les pays les plus dynamiques tels que l’Afrique du Sud, le Nigéria, la Côte d’Ivoire, et le Kenya, mais également l’Éthiopie, le Ghana, le Botswana, la Tanzanie ou le Mozambique».
Quatrième priorité : Contribuer à la stabilité et la sécurité du continent. Le rapport «demande le maintien, en accord avec les États concernés, des points d’appui existants en Afrique pour les forces déployées dans la bande sahélo-saharienne, et sur les façades est et ouest africaines afin de contribuer activement à la sécurité de ce continent».
Cinquième priorité : «Promouvoir le pluralisme politique».
Tout en conservant à l’esprit les exigences de stabilité du continent, le rapport estime que, «sur le long terme, la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme, et l’éthique sont des facteurs d’épanouissement des populations et de cohésion sociale et politique».
Sixième priorité : «Moderniser notre coopération au développement. L’enjeu ici «n’est pas de construire une coopération d’héritage, mais de construire une coopération dont la France et l’Afrique ont besoin».
Septième priorité : «Promouvoir l’expertise technique de la France», puisque l’Afrique bénéficie aujourd’hui d’un afflux de capitaux consistants.
Huitième priorité : Renforcer notre action en faveur de la francophonie».
Neuvième priorité : «Rétablir une cohérence entre notre politique d’influence et notre politique migratoire».
Dixième priorité : «Définir une stratégie africaine de la France dans les instances multilatérales et européennes».
Le rapport estime qu’il faut «convaincre nos partenaires européens qu’une Afrique de 2 milliards d’habitants à 14 km du sud de l’Europe avec autant d’opportunités et de risques, devrait être une préoccupation centrale de l’Europe.
Yahya El Yahyaoui
Rabat, 31 Juillet 2014