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«ASEAN : un dynamisme retrouvé»

Actes Colloque Sénat-Ubifrance, novembre 2004, 150 p.

1- Dans l’introduction, l’on lit : «l'espace ASEAN représente un très vaste marché, dont la population totale - 550 millions d'habitants- est supérieure à celle de l'Union européenne à vingt-cinq. Avec un PIB total d'environ 700 milliards de dollars et des taux moyens de croissance supérieurs à 5%, ce grand marché est aussi un marché attractif. La main-d’œuvre, beaucoup moins chère qu'en Europe, y est bien formée, et dispose déjà d'un pouvoir d'achat suffisant pour absorber sur place des produits à forte valeur ajoutée».

Mais la pénétration de cet immense marché peut, selon le rapport, se révéler compliquée, car en dépit de leur appartenance commune à l'ASEAN, «chacun des dix pays concernés conserve des particularismes forts, peu propices à la mise en place d'une démarche d'ensemble. Il existe aussi, entre les membres de l'ASEAN, des disparités économiques sensibles, notamment en matière de rémunérations ou de productivité du travail. Pour ne citer qu'un exemple, le même cadre d'une même banque percevra un salaire d'environ 500 dollars US s'il travaille en Indonésie et de plus de 4 000 dollars à Singapour, soit un écart de un à huit».

Par conséquent, les pays de l'ASEAN dessinent plusieurs «sous-espaces régionaux» qu’il faudrait bien connaître et domestiquer.

 L'approche sous-régionale impose en effet, une stratégie «à géométrie variable», avec une bonne prise en compte des différences, au sein du même ensemble, entre les législations, entre les pratiques commerciales et, finalement, entre les cultures. Mais passé cet obstacle, «les opérateurs économiques sont assurés de trouver, dans chacun des Etats concernés, des conditions très favorables à la réalisation de leurs projets. Parmi les sous-espaces qui retiennent particulièrement l'attention, je citerai l'axe Thaïlande-Birmanie-Laos qui constitue une plateforme de premier ordre pour s'implanter en Asie».

En même temps, note le rapport, les relations d'affaires nouées dans l'espace ASEAN sont du même coup une passerelle privilégiée vers l'immense marché chinois, avec lequel plusieurs pays de la région entretiennent un volume d'échanges chaque jour plus important. L'ASEAN est d’ailleurs largement bénéficiaire dans ses échanges avec la Chine.

2- Malgré les crises, l'ASEAN a pu, ces dernières années, stabiliser ses ressources grâce à une grande richesse de son potentiel économique et à l'utilisation massive des TIC. «La productivité s'est améliorée et le retour à une monnaie stable ont permis de renforcer la compétitivité des exportations de la région…Des pays tels que Singapour, les Philippines ou la Thaïlande ont en particulier constitué des producteurs très compétitifs de produits électroniques ou textiles et d'autres produits manufacturés».

Les régimes d'investissement ont été stabilisés et des marques leader dans le domaine de l'électronique ou des TIC ont maintenu une présence essentielle dans la zone : Motorola, Nikon, Dell, etc.

La présence de l'ASEAN sur les marchés globaux sera encore renforcée dans les années à venir. L'intégration économique au sein de l'ASEAN a débuté en 1993 avec l'AFTA, accord de réduction des barrières douanières de 5% dans cinq Etats membres.

 3- Mais l'ASEAN est confrontée à deux problématiques : son hétérogénéité, d'une part, du fait de la diversité du poids des pays, des religions, des populations et des niveaux de développement, les défis auxquels elle est confrontée, d'autre part, qu'il s'agisse du rebond économique après la crise de 1997 ou de l'émergence de la Chine comme acteur majeur de la région et du monde.

En somme, et sur le long terme, le groupe de pays de l'ASEAN est «condamné» à s'unir, car pour peser dans le monde et constituer un interlocuteur face à des pôles qui se structurent, il n'existera pas d'alternative à l'union. L'exemple européen n'est certes pas transposable en l'état, mais pourra certainement être utile.

Rubrique « Lu Pour Vous »

16 janvier 2014

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